L'AVEU

de Wael Kaddour

Traduit du Syrien par Wissam Arbache et Hala Omram

avec l'aide la maison Antoine Vitez (M.A.V)

-  Texte lauréat de la commission nationale de l'aide à la création de texte dramatique -

Synopsis

Sur fond de contestation du régime, de répression sanglante, Omar, jeune metteur en scène, accueille chez lui son oncle, colonel dans l’armée régulière Syrienne et Radwan, l’ordonnance de celui-ci.

Pendant qu’Omar et ses comédiens Akram et Haya répètent des fragments d’une pièce d'Ariel Dorfman, La Jeune fille et la mort, Jalal prépare sa défection et la violence se déchaine à Barzé al Balad, le quartier de Damas où se situe l’appartement d’Omar.

Haya - qui vient d’apprendre que son frère arrêté au cours d’une manifestation est mort, milite pour que l’opposition prennent les armes. Omar et Akram - un ancien communiste qui a passé de longue années en prison -, s’y opposent. Peu à peu, se découvre le rôle très sombre de Jallal.

Une nécessité

L’Aveu nous montre très exactement à quoi il nous faut renoncer dès lors qu’on s’engage dans la violence, le deuil qu’il nous faut faire alors de toute vie normale. En cela, il est un texte nécessaire, que l’on entend comme un avertissement.

Accompagnant la violence du monde, un discours s'affirme de plus en plus qui veut la justifier

du moment qu'elle se légitime dans un État puissant et que la condamner soit un risque !

C’est le discours du lâche, du gagnant de la compétition, d’une certaine géopolitique - en-deçà de toute éthique. Il s’élève de toutes les « démocratures » et se répand. 

N’y serons-nous pas bientôt habitués ? Soumis ? 

Mais le théâtre, qu’y peut-il ?  Lui qui depuis toujours, depuis Les Perses ou Les Troyennes depuis Ajax, m’apprend l’autre, m’apprend que ses joies, ses souffrances, ses passions, sa folie même sont, sinon les miennes, du moins, en moi ?

Il est cette force qui n’apporte aucune solution mais permet que l’on pose le problème correctement.

Non pas : nous - contre eux, mais nous - comme eux. 

Un spectacle

Des meubles, Les éléments d’une cuisine et ceux d’un salon.

Sans doute une tri-frontalité.

Un appartement dont les espaces et séparations seraient marqués au sol à la façon du film Dogville.

Meubles et éléments seraient l’image de ce rêve mondialisé de bonheur domestique au nom duquel nous ruinons le monde et renonçons à nous-mêmes.

Autour, noir et vide, aucuns murs.

Une très légère ritualité pour que la pensée s’accommode à la noirceur comme les yeux s’accommodent à l’obscurité.

Le son, plus ou moins proche plus ou moins lointain, de combats

Un chant en langue arabe, façon d’entendre la langue et d’avoir la figure du chœur sur le plateau de ce qu’il faut bien appeler une tragédie.

Un spectacle construit sur un rythme de contractions et d’élargissements. 

Au centre de la pièce un thème central l’enfermemen: carcéral, national, dans une situation de guerre, d’enchaînement des violences. 

Et penser alors à ce que signifie le mot : élargissement...

Générique

MISE EN SCÈNE : Nicolas Struve

JEU :  Wissam Arbache, Malik Faraoun, Saeed Mirzaei, Stéphanie Schwartzbrod...

 (Distribution en cours)

SCENOGRAPHIE : Georges Vafias

TRAVAIL DU CORPS : Sophie Mayer

LUMIÈRES : Antoine Duris

Wael Kaddour

Wael Kaddour est en Syrie en 1981, Wael Kadour est dramaturge et metteur en scène. Il vit actuellement à Paris.
Diplômé de l’Institut Supérieur d’Art Dramatique de Damas en 2006, en résidence d’écriture au Royal Court Théâtre de Londres en 2007. 
Collaborateur artistique et littéraire pour de nombreux projets en Syrie, en Jordanie et au Liban. Il met en place et anime des workshops d’écriture, enseigne le théâtre à Amman. 
Mets en scène Ohio Impromptu de Samuel Beckett à Damas en 2011, Far Away de Caryl Churchill à Amman en 2012, puis sa pièce Les petites chambres à Beyrouth et Amman en 2013, When Farah Weeps de Mudar Al Haggi à Amman en 2014.
De 2016 à 2019, il est dramaturge pour la compagnie 
Arabiska Teatern de Stockholm, pour Your love is Fire et Days in The Sun de Mudar Alhaggi du Théâtre An der Ruhr en Allemagne, et pour X-Adra et Y-Saidnaya de Ramzi Choukair.
Cinq de ses pièces ont été publiées. 
Virus reçoit le deuxième prix d’écriture théâtrale Muhammad Taymur. Out of control parait à Beyrouth en 2010, Les petites chambres est publiée en édition bilingue (arabe etfrançais) en 2013 aux éditions Elyzad. L’Aveu et Chroniques d’une ville qu’on croit connaîtreen 2018 aux éditions Mamdouh Adwan. En 2019, Il co-monte sa propre pièce Chroniques. Le spectacle est présenté en France, en Italie et en Allemagne.