CORRESPONDANCE AVEC LA MOUETTE

"c’est avec plaisir que je vous ébouillanterais" 

 

Texte :  Anton Tchekhov, Lydia Mizinova

Mise en scène, traduction , adaptation : Nicolas Struve

Jeu : David Gouhier, Stéphanie Schwartzbrod

Chorégraphie : Sophie Mayer

Scénographie : Georges Vafias

Lumière : Antoine Duris

Création : Théâtre des Déchargeurs, du 4 au 29 février 2020 

Co-réalisation : La Reine Blanche – Les Déchargeurs & Cie l’Oubli Des Cerisiers (O.D.C.)

Production : Cie l’Oubli Des Cerisiers (O.D.C.)

 

Avec le soutien de la ville de Paris, du Théâtre de l’Abbaye de Saint-Maur des fossés, de RAV!V (dans le cadre du partage d'espaces de travail et de répétition 2019) et de la SPÉDIDAM (Société de perception et de distribution qui gère les droits des artistes interprètes en matière d'enregistrement, de diffusion et de réutilisation de prestations enregistrées).

 

 

Correspondance avec La Mouette est le fruit d'une longue fréquentation de Tchekhov commencée en 1998 par la traduction des Trois Sœurs pour la metteuse en scène Maria Zachenska (SN de Bayonne, le chai du Terrail, Théâtre de l'Opprimé) poursuivie, en 2006, par celle de La Mouette pour la metteuse en scène Lisa Wurmser, ou de nombreuses discutions en 2012 avec la metteuse en scène I. Laffon lors de la création de Une Mouette

Le spectacle est la poursuite d’une double ligne suivie par le travail de la Compagnie : l’exploration du domaine russe mais aussi celui du rapport entre création et créateur, entre nos espérances et la part congrue que le monde « libéral » leur laisse

Si la correspondance qu’échangent A. Tchekhov et L. Mizinova est une correspondance amoureuse, Tchekhov est d'abord, me semble-t-il, l'écrivain de la démocratie commençante, celui qui d’emblée la comprend comme crise (rappelons le titre du spectacle que lui avait consacré Meyerhold : "Trente-trois évanouissements"). S'inscrivant à la fin des grands récits, il est « notre » auteur, à la fois progressiste convaincu, citoyen engagé et, contempteur des défauts humains, un des premiers à prévoir les ravages de l'anthropocène.

Correspondance avec La Mouette fait résonner cette modernité dans la sphère de l'intime et des relations amoureuses.

Jouant sans cesse au chat et à la souris, Tchekhov et Mizinova, nous livrent une vision de la relation amoureuse dévorée par la solitude, à la fois acide, déchirante et drôle.

Tchekhov s’y montre l'écrivain prodigieux que nous connaissons (parfois, on le sent, guidé dans sa relation par le seul fil de sa plume), Mizinova s'y révèle étonnamment moderne et nous offre le très beau visage d’une femme bouleversée mais qui ne s’en laisse pas compter.

Sur le plateau tout est au plus simple, au plus proche, sans tralala d'époque. Sous des lumières presque crues, un homme et une femme s’attirent l’un l’autre et se repoussent l’un l’autre. Ils se tiennent à distance, se frôlent, s’étreignent, dansent, se désirent, s’écartent à nouveau. La scène : un atelier, des bâches barbouillées sur lesquelles les acteurs écrivent à l’eau ou avec une encre qui s’efface, des mots, des noms de lieux, des dates, font quelques dessins. Des feuilles volent et jonchent le sol. Ce sont des limbes, comme celles de la littérature. Un lieu abstrait, une boite d'entomologiste qui autorise le réalisme parce qu'elle le met à distance. Musiques  :  Arturo Marquez, Franck Zappa.

Pour renouveler l’écoute : deux vidéos, deux chorégraphies, quelques enregistrements. 


 

REPRISE :  

 

Théâtre de la Reine Blanche

Du 24 août au 9 octobre 2021, les mardi, jeudi et samedi à 21h

Festival Barak à Corbeil :

Vendredi 27 août 2021

Théâtre de l'Arlequin à Morsang sur Orge :

Dimanche 12 septembre 2021

Théâtre de l'Abbaye à Saint Maur des fossés :

9 et 10 avril 2022 

REVUE DE PRESSE :

 

Un formidable spectacle (…) C’est un bonheur que cette découverte (…) à recommander à tous les amoureux de Tchekhov et à ceux qui ne le sont pas encore. Fabienne Darge – Le Monde 

 

 TTT : Joie ! (…) C’est bonheur, d’autant que les acteurs sont saisissants de justesse et la traduction du metteur en scène Nicolas Struve d’une finesse constante. Merci à lui du cadeau.  Joëlle Gayot – Télérama

 

Un régal. Avec justesse, le spectacle s’ouvre sur cet écrin qu’est La mouette et se referme sur lui. La fiction fait vaciller la vie, laquelle l’avait largement alimentée. Nicolas Struve et ses formidables interprètes font la fête à ce va-et-vient. Jean-Pierre Thibaudat - Médiapart 

 

TT : Tchekhov tel qu’en lui-même, et comme on ne l’avait jamais entendu. Fabienne Pascaud – Télérama

 

TW TW TW : Une correspondance émouvante de haute volée littéraire, admirablement interprétée par Stéphanie Schwartzbrod et David Gouhier. Corinnes Denailles - Scèneweb

 

Un moment de grâce théâtral : Troublant jeu qui cache peut-être une profonde mélancolie, celle de sentiments d’une absolue et touchante sincérité. (…)  C’est réalisé, dans la direction d’acteurs, avec une extrême délicatesse, et toujours avec justesse, une justesse qui n’occulte point les traits d’humour qui, comme chacun sait, sont toujours la marque d’une réelle pudeur. Jean-Pierre Han - Frictions

 

Stéphanie Schwartzbrod et David Gouhier investissent avec aisance les mots des protagonistes pour leur donner verbe et chair et les incarnent magnifiquement aux prises avec l'intemporel vertige de l'amour. Martine Piazzon - Froggy's delignt 

 

Si la représentation est d'une si admirable facture c'est que Stéphanie Schwartzbrod et David Gouhier ont plus que du savoir-faire, ils sont tous deux étrangers à tout jeu conventionnel. Le spectacle s'ouvre et se referme sur une rapide scène de La Mouette. Nicolas Struve rend avec ce spectacle un gracieux coup de chapeau à un auteur dramatique que nous sommes nombreux à vénérer. Joshka Schidlow - Allegro

 

En une heure et quelque, loin des fatras des grandes productions, ce petit bijou de poésie, fait avec amour et intelligence, à partir d’un gros travail de traduction puis d’adaptation de lettres est, par les temps qui courent, assez rare. Allez-y.(...) Vraiment, vous ne le regretterez pas…Philippe Duvignal - Théâtre du blog

 

Rimbaud souhaitait peindre des vertiges, nous spectateurs nous les avons touchés, devinés, car l’histoire d’amour entre Lika et Tchekhov est aussi charnelle et la chair n’est pas triste si l’amour est là. Que dire de plus sinon que Stéphanie Schwartzbrod et David Gouhier forment un prodigieux couple de mouettes ! Ne manquez pas ce spectacle ! Evelyne Tran - Théâtre au vent

Comme ce théâtre sans apprêt ni apparat, juste par une formule, un silence ou une attitude, recèle en fait de trésors! Sans doute nous fait-il ressentir le temps qui passe, et emporte inconsidérément toutes choses vers l'oubli, la disparition. En même temps, les trouvailles du style, les formules heureuses se gravent dans une roche d'éternité. Elles répondent à l'éphémère absurdité de l'existence par une pirouette insolente. Et qui ne s'oublie pas.... Cette correspondance d'Anton et de Lika, c'est du pur Tchekhov ! Pierre Corcos - Visuelimage